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Périples gourmands

Périples gourmands

Pérégrinations gourmandes d'ici & d'ailleurs...


La grande bleue pour horizon : Un dîner ** au Mirazur

Publié par Coline sur 3 Septembre 2015, 15:48pm

Catégories : #Restos étoilés

Dimanche 6 septembre 2015 - 20h

Le contexte: Notre premier anniversaire de mariage... Un an déjà ! Après une balade dans le vieux Menton pour nous ouvrir l'appétit, nous prenons de l'altitude et nous rapprochons de la frontière italienne. Nous voilà dans le 11ème meilleur restaurant du monde, d'après le classement des "50 Best" !

L'entrée du restaurant : Un petit escalier un peu caché dans la végétation.

L'accueil : Inexistant à l'entrée du restaurant... Le barman, qui nous a vus entrer, reste affairé à préparer ses cocktails... Puis l'on vient nous accueillir quelques minutes plus tard. Nous grimpons quelques marches pour gagner la salle du restaurant.

La salle : Très élégante, sobre, classique, très classe. Mais surtout, quelle vue ! C'est époustouflant. On distingue très bien le village de Menton avec ses palmiers et ses façades colorées. La grande bleue tout autour... C'est très beau.

La table : On est gâtés, avec une jolie table juste en bordure de la baie vitrée. Notre table est en bois brut (certaines sont recouvertes de nappes blanches, en alternance), superbe, et la vaisselle sobre et classique, mais très jolie. Les fauteuils sont très confortables. Le cadre est enchanteur.

L'ambiance : Le restaurant est encore peu rempli pour le moment, l'ambiance y est calme et apaisée, on savoure le coucher du soleil...

La carte : Enigmatique ! On le savait, et c'est justement l'une des marques de fabrique de Mauro Colagreco. Au choix donc, deux menus dégustation, ou une carte minimaliste proposant trois plats et trois desserts, tout aussi énigmatiques. On hésite un bon moment, n'étant pas très adeptes des menus dégustation, puis on décide de se laisser guider et on choisit le menu "Premières traces". J'indique au serveur tous les aliments que je n'aime pas, un peu honteuse de lui transmettre une si longue liste qui va sûrement donner du fil à retordre au chef pour s'adapter!

La carte des vins : Bien fournie, avec beaucoup de producteurs confidentiels et plutôt moins de grandes maisons que d'habitude. Egalement des vins au verre proposés directement par le sommelier, à des tarifs très raisonnables.

Le pain : Pour commencer, on nous apporte une miche de pain en forme de fleur. Le pain du partage. Accompagné d'un poème de Pablo Neruda et servi avec une huile d'olive au citron et au gingembre fabriquée exclusivement pour le chef. C'est excellent ! Le pain est servi chaud, il est très moelleux et se marie parfaitement avec l'huile d'olive. Nous rompons le pain ensemble et nous nous en régalons ! Plus tard au cours du repas, ce sera un plateau de quatre pains différents qui nous sera proposé (de campagne, aux céréales, au fenouil et au charbon, pain sarde). Tous sont délicieux, le pain sarde et le pain noir au charbon actif et fenouil sont surprenants. Mais notre véritable coup de cœur restera pour le pain du partage, dont on aurait pu manger 4 ou 5 miches à la suite, on l'avoue !

La grande bleue pour horizon : Un dîner ** au MirazurLa grande bleue pour horizon : Un dîner ** au MirazurLa grande bleue pour horizon : Un dîner ** au Mirazur
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Les amuse bouche :

- Arêtes de sardines à la crème de câpres

- Macaron au boudin noir et aux pommes

- Pâte de fruit de betterave et crème de chèvre.

Trois jolies bouchées, originales et délicieuses. La texture du macaron est extra, très légère, aérienne.

La mise en bouche : Emietté de tourteau au pamplemousse, espuma à l'amande. Une jolie entrée en matière, marine et rafraîchissante. On entendra à nos tables voisines que l'entrée initiale était à base d'huître, on apprécie le changement ! L'ensemble est équilibré, le tourteau très doux et parfaitement cuit, le pamplemousse apportant une jolie touche acidulée à l'ensemble. L'association fonctionne très bien et l'espuma crémeuse à l'amande est également très bien trouvée.

Le vin : Un vin rouge de Beaune, premier cru. Choisi pour ses notes fruitées sur les conseils du sommelier, très compétent et sympathique.

L'entrée : La salade de tomates du jardin, noisettes entières, granité melon, consommé à la tomate blanche. Après un énorme coup de cœur à la Vague d'Or le mois dernier, on est ravis goûter une nouvelle fois un plat de tomates! Le serveur nous indique qu'elles proviennent du jardin du chef, dans lequel il cultive plus de quinze variétés de tomates différentes. Le dressage est très réussi, joli, graphique, coloré. Les différentes sortes de tomates sont toutes excellentes, différentes les unes des autres, subtilement assaisonnées à l'huile d'olive. Le sorbet melon se marie très bien et apporte une véritable touche de fraîcheur et d'originalité. On devine ici la patte d'Alain Passard, l'un des chefs formateurs de Mauro Colagreco, et son amour des légumes. On dirait volontiers que l'élève dépasse le maître... Quoi qu'il en soit, on est séduits !

Le plat de poisson : Filet de lotte, crème à l'osmanthus, purée de carottes, betteraves jaunes, radis jaunes et moules. Encore une fois, l'assiette est graphique et colorée et le dressage parfait. La lotte est très souple, très fine, pas du tout élastique comme c'est parfois le cas. La purée de carottes est très savoureuse, très parfumée. La crème à l'osmanthus nous ravit mais on avoue qu'on reste un peu sur notre faim, on aurait presque eu envie de saucer notre assiette ! On découvre ici un arbuste que nous ne connaissions pas, et qui donne à la sauce une subtile saveur florale, délicieuse et originale. On se félicite d'avoir finalement choisi le menu du chef, car nous n'aurions jamais choisi un tel plat à la carte, et c'est pourtant une jolie assiette qui nous est présentée.

La lumière décline peu à peu et le paysage change complètement. La basilique de Menton s'illumine, les tons rouges embrasent le ciel, c'est superbe. En revanche, deux grandes tables de groupes produisent un volume sonore complètement démesuré. Tout le monde se met à parler un peu plus fort en essayant de couvrir le bruit de son voisin... Cela parle un peu toutes les langues mais nous avons tout de même l'impression d'être quasiment les seuls Français ! Le restaurant est très bruyant et cela gâche un peu l'atmosphère romantique du lieu. On aura même du mal à entendre le serveur nous décrire les plats apportés, c'est vous dire !

La grande bleue pour horizon : Un dîner ** au MirazurLa grande bleue pour horizon : Un dîner ** au Mirazur
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Le plat de viande : Canard de Challans, confiture de prunes, oignon des Cévennes et gelée de shiso rouge. Très joli dressage encore une fois. Concernant la cuisson, aucun souhait ne nous a été demandé, et la viande est servie rosée. Un peu limite pour mon goût mais finalement acceptable. La viande est d'une extrême tendreté. L'accompagnement à la prune est original et délicieux, acidulé. L'oignon est très parfumé (peut-être à la vanille). La gelée et les feuilles de shiso apportent un véritable plus au plat. C'est une découverte pour nous, et le mariage de saveurs est réussi. La portion est petite mais suffisante, on a toutes les saveurs en bouche, et l'on se félicite encore une fois de s'être laissés guider par le chef. On découvre ici des saveurs nouvelles, mais l'on n'est cependant pas transportés par leur puissance, comme cela avait pu être le cas chez Anne-Sophie Pic ou à l'Assiette Champenoise, par exemple.

Les fromages : Un joli chariot, proposé en supplément. Peu de choix d'AOC, ce qui nous sera décrit par le serveur comme une véritable volonté du chef de mettre à l'honneur de petits producteurs. On goûtera avec plaisir notamment des fromages locaux tels que la tomme de Sospel ou une tomme mi-vache mi-brebis, ainsi qu'un bleu crémeux. Les fromages sont bien affinés, servis avec un pain brioché à l'abricot (subtilement parfumé et sucré, délicieux) et un choix de confitures (cerises, miel...). On trouvera néanmoins que les fromages, bien que très bons, ne sont pas exceptionnels ni très surprenants, comme cela peut être parfois le cas dans ce type d'établissement. Tout est cependant bon et les portions sont copieuses.

A ce moment là, le coup de feu bat son plein, les serveurs ne cessent d'aller et venir, et nous devons patienter un long moment avant d'obtenir du pain pour manger notre fromage. Il nous faudra aussi réclamer de l'eau, alors que pour l'instant le service avait été parfaitement fluide depuis le début du repas. On entend également, tout à coup, plusieurs aboiements... Et l'on se rend compte qu'il y a un gros chien, à l'une des tables voisines de la nôtre. On est ébahis, et même un peu choqués que le restaurant accepte ce type de convives à vrai dire.

Le pré-dessert : Granité à la figue de Barbarie, crème, panna cotta. Une fraîcheur acidulée et bienvenue pour se rafraîchir le palais après le fromage ! On découvre ici la figue de Barbarie, que nous n'avions jamais goûtée, et c'est une jolie découverte. Son goût est léger, frais, sucré, fruité, et la texture du granité est parfaite. Le mélange avec la crème et la panna cotta est réussi, mêlant onctuosité et fraicheur, dans un ensemble agréable.

Le dessert : Le chocolat ! Nous avions précisé à la commande que, si nous avions choisi un dessert à la carte, cela aurait été sans aucune hésitation le dessert au chocolat. A bon entendeur... Notre souhait a été exaucé et on nous apporte un "Biscuit Sacher, noisette du Piémont et glace à la fleur de lait". Le biscuit est délicieux, extrêmement moelleux, à la texture d'un brownie fondant. La crème de noisettes est complètement addictive, sorte de Nutella artisanal à tomber. On a aussi ici deux petites tuiles qui apportent le croustillant, du croquant apporté par les noisettes entières. Bref, une jolie réalisation ! En revanche, pour les grands gourmands que nous sommes, la portion est un peu petite et nous laisse presque un goût de trop peu. Mais on est gourmands et complètement fans de chocolat, on l'avoue...

Les mignardises :

- Tartelette au café, panais et pistache

- Mini pommes

- Raisin.

Soudain, c'est une grosse déception. Certes, on connaît l'amour du chef pour les fruits et légumes et en particulier pour sa production issue de son propre jardin... Mais on dépose devant nous ces mini-fruits comme si de rien n'était, sans mentionner l'originalité de ces mignardises que l'on n'a jamais vues ailleurs dans un établissement de ce standing ! J'avais lu sur certains avis sur Tripadvisor que les mignardises étaient décevantes... Nous sommes plutôt d'accord. Sans même mentionner le fait qu'une fois rongées, il nous faut laisser les trognons des mini-pommes sur l'assiette, ce qui n'est pas très élégant !

La petite attention : On nous apporte à la fin du repas le menu que nous avons dégusté, ainsi que deux petites tartelettes à déguster le lendemain.

La grande bleue pour horizon : Un dîner ** au Mirazur
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L'addition : Raisonnable. Le menu Premières traces, avec six plats, est proposé à 85€. Le vin est facturé environ 15€ le verre. Compter 19€ de supplément pour les fromages.

Le rapport qualité-prix : Bon, compte-tenu de la qualité des produits proposés, de l'originalité et de la créativité du chef.

Le service : Agréable, compétent, professionnel. Très fluide pendant une bonne moitié du repas, puis partiellement débordé sur la fin.

Nos coups de cœur : Le pain du partage en tout premier lieu ! Le cadre enchanteur. La salade de tomates. Les mariages de saveurs. Le dessert au chocolat. Le rapport qualité-prix.

Les petits moins : Le service un peu débordé sur la fin du repas. Le chien en salle. Les mignardises. L'absence de passage du chef en salle. Des portions un peu congrues parfois (on pense au dessert notamment).

Notre avis : Une jolie table de la région, qui mérite amplement ses deux étoiles Michelin. Un rapport qualité-prix très appréciable, surtout pour la région, avec un menu qui se place au niveau de nombreux Une étoile locaux. Une belle créativité, de l'inventivité et de l'originalité. On n'est cependant pas d'accord avec les nombreux articles lus sur Internet disant que ce restaurant est à réserver aux initiés, car les nouveautés et associations surprenantes sont légères et subtiles, et donc accessibles à tous. On aurait même pu apprécier encore un peu davantage de surprise et de puissance, en ce qui nous concerne ! Cela reste néanmoins une très belle soirée, avec de jolis plats, dans un cadre superbe.

Plus d'infos : http://www.mirazur.fr/

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